Maria Anna Hutter
Entrée par la petite porte à l’Université de Genève, j’ai bénéficié du programme pour les personnes non porteuses de maturité pour lequel une annonce était parue dans la presse. Cette opportunité a été un sésame précieux pour entrer à l’Alma Mater. Cela dit, une fois à l’intérieur, tout restait à faire : achever mon cursus en Faculté de droit tout en travaillant à 100%. C’est là que j’ai regretté que le système n’ait rien prévu pour les étudiants ayant une activité professionnelle. Ainsi, il m’a fallu six ans pour parvenir au bout d’un cycle qui, normalement, en prévoyait trois. Je ne vous cacherais pas qu’il n’était pas évident de naviguer entre engagement professionnel et la nécessaire persévérance estudiantine.
A l’origine, mon but était de devenir avocate, mais c’est le droit constitutionnel qui a eu raison de moi, notamment grâce aux professeurs Morand et Auer avec lesquels j’ai eu la chance de pouvoir garder un contact privilégié.
C’est donc l’Université, une nouvelle fois, qui m’a donné l’occasion de changer d’orientation, puis de parfaire ma formation avec un master en droit européen à Bruxelles, temps béni où j’ai pu me consacrer entièrement à mes études. J’ai ensuite saisi l’opportunité de travailler au Parlement à Berne sur la question de l’intégration européenne, à une époque où la Suisse n’était pas sensibilisée à cette question, et avec le résultat qu’on connaît.
Enfin, c’est grâce à cette expérience fédérale, durant laquelle j’ai toujours gardé des liens forts avec Genève, que je me retrouve aujourd’hui au poste de Sautier du Grand Conseil, où je m’occupe de tâches tant juridiques que… botaniques !